samedi 18 avril 2015

Héros national 20 minutes après notre passage de la frontière turque

 
Voilà quelques nouvelles. Désolé pour le peu que nous avons pu donner jusque-là, l'aventure ressemblait par moment à celui du combattant ces derniers temps... Voici néanmoins un petit fait marquant du voyage.

Programme de ce vendredi 17 :
  • 7h du matin : Debout dans un coin de paradis le long de la Maritsa sur le bord sud-est de la Bulgarie. Jérôme a toujours du mal à trouver le sommeil, mais le physique est au top (fatigue nerveuse essentiellement) tandis que Felix est en super forme. Longtemps qu'il ne se sent pas si bien.
  • 13h : On quitte la Bulgarie après avoir fait nos dernières emplettes à Svilengrad : rachat de rayons, réparation de fuites pour Felix, échange des levs bulgares en lyras turques.
  • 13h30 : Petite boucle par la Grèce, contrôle frontière. Le soleil est de plomb et Felix a déjà quelques coups de soleil (avant-bras et genoux) tout comme Jérôme. On ne pense plus qu'à aller se plonger dans une rivière.
  • 16h30 : Notre périple en Grèce aura été court, mais nous aurons eu le temps de voir quelques belles églises et superbes paysages. On se fait remarquer à la frontière côté grec en voulant prendre une photo du drapeau et le contrôle des passeports est méticuleux.
  • 16h40 : Contrôle à nouveau des papiers. Nous présentons pour la première fois un visa. Le fameux e-Visa de la Turquie (20,9$) obtenu à Plovdiv. Le poste frontière est tout de suite plus sympa et n'hésite pas à plaisanter sur l'allure de nos vélos et l'objectif que nous avons.
  • 17h10 : Photo du pont sur la Maritsa. Deux filles font de même près du bord de la rivière...puis les événements s'enchaînent...
Nous étions donc en train de prendre des photos de cette superbe ville qu'est Edirne. Nous voyions deux filles prenant quelques selfies devant le pont tout proche de l'eau. Tellement proche du bord qu'on s'était tous les deux dits en tête..elles vont finir à l'eau. Quelques secondes plus tard, l'une d'entre-elles perd l'équilibre et valse deux-trois mètres plus bas à la verticale dans les eaux de la Maritsa. C'est la panique, sa copine crie, pleure. Nous accourrons vers le bord. Je la vois accrochée à un arbre (le seul à avoir décidé de pousser dans ce mur de béton), une chance. Ok, il y a moyen de l'aider, pas une seconde d'hésitation, j'enlève chaussures, pulls...et plonge. L'eau est froide, le courant assez fort finalement, et j’attrape le petit arbre..léger craquement. Punaise, chaud quand même. La fille est toujours accrochée aux branches, d'une main... mais fortement tirée par le courant. Une chaîne descend vers moi et m'aide à alléger le poids que je donne sur l'arbre. La fille n'ose pas bouger, je l'attrape d'une main, l'aide à me grimper dessus et lui donne la chaîne qui la tire en quelques secondes hors de l'eau. Plus qu'à récupérer son sac dans l'eau, emmêlé dans les branches. Tant qu'on y est, ne faisons pas les choses à moitié. Encore quelques branches arrachées, la chaîne qui revient et me voilà sorti, trois mètres plus haut en un rien de temps, happé par la force de la foule venue en aide. La fille va bien, c'est sa copine qui va moins bien et pour qui l'ambulance viendra finalement. C'est la consécration, "You are a hero man! ", "Crazy man",...une centaine de personnes me félicitent, me serrent la main. Tout le monde est sauvé, les journalistes accourent et la police m'applaudit, que c'est beau. Plus qu'à récupérer mes affaires, répondre à quelques questions, et suivre le convoi de police qui nous ouvre une voie royale jusqu'au commissariat..pour mon témoignage sur la scène.

Et déjà en soirée dans tous les journaux d'Edirne : ici ou encore ici

Sympathique entrée en Turquie ! :)

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