Entre Europe et Asie


Petit rappel :

17/04 - Svilengrad 🇧🇬 - Orménio 🇬🇷 - Edirne 🇹🇷 - Une journée où l’on foulera les terres de trois pays : quitter la Bulgarie, traverser un petit bout de Grèce et entrer en Turquie. Encore une journée pleine de soleil pour quitter définitivement l’Europe! A peine arrivé à la ville frontière d’Edirne, Jérôme devient héros national sur quelques minutes en sauvant une jeune fille tombée dans les eaux de la Maritsa (voir l’article « Héros national 20 minutes après notre passage de la frontière turque »). Nous sommes accueillis par Ümit qui nous montre tout d’abord le centre-ville avant de nous offrir le premier authentique döner kebab du voyage accompagné de son habituel ayran, une boisson mêlant yaourt, eau et sel. Un régal !

Meriç Köprüsü, le nouveau pont sur la Maritsa                                    Ümit, notre hôte à Edirne devant son döner kebab et ayran

18/04 - Edirne 🇹🇷 - La ville est connue pour ses nombreuses mosquées : la mosquée Selimiye, la vieille Mosquée, et la mosquée Üç Şerefeli entre autres. La mosquée Selimiye a par ailleurs été construite par le grand architecte Sinan, considéré encore aujourd'hui comme le chef de file de l'architecture ottomane. Pour dîner, dégustation du ciğer (foie de bœuf frit) avec du işkembe çorbası (soupe de tripes). La journée se terminera par la visite du Musée médical Bayezid II, un complexe liant hôpital et école de médecine ottomane. Cet hôpital est également le premier hôpital psychiatrique connu au monde. Jérôme en profitera pour faire sa première "salah", la prière chez les musulmans. Rencontre de deux sympathiques Français de Lille (Marie et Julien) en soirée qui reviennent d'un tour à vélo en Asie du Sud-Est. Et pour dernière info, Félix a finalement trouvé un pneu Schwalbe Marathon. De quoi voir la suite du voyage en toute sérénité.

      La mosquée Selimiye, chef d'oeuvre de Sinan, père de l'architecture islamique

19/04 - Edirne - Lüleburgas 🇹🇷 - Arrivés à Lüleburgas vers midi, nous ressentons le besoin d’une petite pause dîner. Le parc d’une mosquée nous paraît tout à fait propice aux rencontres et les invitations à prendre le thé s’enchaînent. Samet, un local, nous accompagnera d'ailleurs une bonne partie de la soirée, faisant des efforts insoupçonnés pour pallier la barrière de la langue. Il nous trouvera même un petit coin sympa près de la mosquée pour planter notre tente avant de nous donner rendez-vous le lendemain pour déjeuner. Je crois qu'on s'est fait un ami.

20/04 - Lüleburgas - Çerkezköy 🇹🇷 – Réveil au chant du muezzin appelant à la prière les fidèles alors qu'il n'est encore que 5h du matin. Nous replongerons dans les bras de Morphée le temps que Samet nous rejoigne pour le déjeuner. Au menu : böreks au fromage frais et un peu de viande hachée. Le déjeuner idéal pour attaquer la route qui nous attend. Une route assez vallonnée en réalité, loin de l'idée que nous avions jusque-là. Vers la fin de l’après-midi, nous arriverons à la ferme internationale de Çerkezköy, où travaille Ruhsar, une vieille amie Erasmus de Jérôme rencontrée à Helsinki. La ferme, orientée production laitière et fromagerie, fonctionne en permaculture (cycle de réutilisation des excréments du bétail pour enrichir les terres de cultures) mais doit compter sur l’aide de jeunes volontaires (woofing) venant des 4 coins du monde : Australien, Américaine, Néerlandais mais également Turques. Un souper véritablement gargantuesque (le mot est faible) clôturera la journée à la maison des chefs : marinade de poissons, plat de couscous géant, salade de patate et un dessert... Du Tahini, une crème de sésame, mélangé à du pekmez, qui est en fait de la mélasse de raisins, et le tout nappé de crème fraîche. Une extase gustative !!

      Déjeuner typiquement turc avec Samet : böreks au fromage et çaï (thé turc)

       Ferme expérimentale de Çerkezköy

21/04 - Çerkezköy - Beylikdüzü 🇹🇷 - Déjeuner avec nos amis de la ferme, dont certains sont déjà levés depuis 5h pour la traite du matin. Et grande surprise pour la ferme, une des vaches à mis-bas sans aide pendant la nuit. C'est sur cette bonne nouvelle que nous dirons adieu à Rushar et ses amis. Direction plein sud à présent, vers la mer de Marmara. La route reste vallonnée et le trafic commence à s'intensifier. On sent qu'Istanbul se rapproche. Nous noterons une perte de lest dans l'après-midi. Jérôme n'a désormais plus de matelas/sac de couchage. Une disparition qui restera confuse, même si un détachement lors de nos descentes effrénées reste probable, mystère... En tout cas, les nuits seront d'autant plus fraîches pour lui. Un petit coin encore à l'abri de la banlieue stambouliote et avec vue sur la Marmara nous satisfera pour la soirée.
       Photo d'adieu avec Ruhsar (au centre) et la bande d'agronomes


       La mer de Marmara dans les environs de Silivri

22/04 - Beylikdüzü - Kadiköy (Istanbul Asiatique) 🇹🇷 - Il ne reste plus que 40 km pour rejoindre Istanbul. Quarante kilomètres interminables. La métropole est un véritable enfer pour les vélos : des banlieues immenses, grattes-ciels à perte de vue, une circulation totalement folle, des gens partout... tout ça sous la pluie et même la grêle par instant. Après plus de 6h de lutte, nous y voilà enfin. Nous franchissons les portes de la forteresse protégeant la vieille ville et reprenons notre souffle devant Sainte-Sophie. Mais le voyage n'est pas fini, nous devons retrouver notre hôte, Okan ou Ferro pour les intimes, avant la nuit et il habite du côté asiatique de la ville. En 10', le ferry nous fait traverser le Bosphore et nous voilà à Üsküdar, pour la première fois en Asie. Ferro nous retrouve, puis nous emmène chez lui après avoir décidé d'attacher nos vélos sur place. Dans sa résidence de luxe au 19e étage, ce professeur d'économie à l'université aime vite mettre ses invités à l'aise...En effet, quoi de mieux que de se mettre tout simplement à poil. Comme il le répétera souvent, il aime bien séparer vie professionnelle et vie privée. Je connaissais les bains turcs, mais là, il n'y a même plus de bain! Repos toute la soirée dans son appartement avec vue imprenable sur la métropole et dégustation de lahmacun pour le souper, la pizza du Moyen-Orient. 

       Vestiges du Mur de Théodose, rempart protégeant l'ancienne Constantinople

       Eminönü, le centre historique d'Istanbul, vu depuis le Bosphore

23/04 - Kadiköy (Istanbul Asie) - Beyoğlu (Istanbul Europe) 🇹🇷 - Matinée quelque peu mouvementée, Ferro doit partir à la hâte et nous relâche près d'Üsküdar où nous avons laissé les vélos pour la nuit. Le retour vers l'Europe prendra quelque temps. Première fuite pour Jérôme malgré ses nouveaux pneus Schwalbe renforcés au kevlar. Un simple bout de verre a donc réussi à mettre à l'épreuve ces pneus anti-crevaisons..Mince ! Mais la découverte d'Istanbul (côté européen) en ce jour de fête nationale nous fera vite oublier ces petits incidents. Il y a exactement 95 ans que Mustafa Kemal alias "Atatürk" (père des turcs) a fondé l'Assemblée Nationale, soit la Turquie indépendante que nous connaissons aujourd'hui. La place Taksim est noire de monde..., enfin à peine plus que d'habitude et les drapeaux turcs flottent dans tous les coins de rue. Nuit à l'hôtel dans le quartier de Beşiktaş après la rencontre d'un garde du corps d'Erdogan (oui, le président) à proximité du Sommet de la Paix qui s'y tenait. Il se souvenait avoir vu la tête de Jérôme dans les journaux, marrant !! ^^

       Place Taksim en ce jour de fête nationale
24/04 - Istanbul 🇹🇷 - Visite guidée matinale dans le centre historique, et encore une fois, un excellent guide pour nous emmener : Place de l'ancien hippodrome, Sainte-Sophie, la Mosquée Bleue, puis le Grand Bazaar et ses étals à perte de vue. Clôture de la visite sur le parvis de la Mosquée de Suleyman. Nous y découvrirons par ailleurs un excellent petit restaurant bien turc où nous ne serons bien les deux seuls touristes parmi la foule mouvementée. Le restaurant est très populaire et sympathique où, en moyenne, les gens ne restent que 10-15 minutes. Nous entrerons en après-midi dans, peut-être, le plus fameux des édifices religieux : la Hagia Sophia, ou simplement Sainte-Sophie. Construite au départ par les chrétiens comme basilique de 532 à 537, elle a été convertie en mosquée après la conquête des Ottomans en 1453 avant de devenir un musée depuis 1934. Nous y retrouverons des mosaïques du monde chrétien (Jésus, la Vierge et les archanges) associées à d’impressionnantes calligraphies arabes de l'époque ottomane. A la sortie de cet imposant bâtiment habillé de rouge et flanqué de 4 minarets, symboles de son importance, un magnifique parc fleuri de tulipes donne sur Sultanahmet Camii, la Mosquée Bleue faisant face. Une mosquée très accueillante et toujours utilisée par les pratiquants malgré l'afflux de touristes.

       Devant Sa Majesté Sainte-Sophie
       Sultanahmet Camii, la Mosquée Bleue, vue depuis les toits de Sainte-Sophie

25/04 - Istanbul 🇹🇷 - La journée débute par la visite de la Basilique-Citerne (Yerebatan Sarnıcı), une basilique souterraine construite à la même époque que Sainte-Sophie, 300m plus loin. La basilique est impressionnante de par son vaste volume souterrain, dont nous n'aurions jamais imaginé l'étendue sans y pénétrer : 140m de long, 65m de large et un volume de 78 000 m3 ! Le point d'intérêt restera les deux têtes de Médusa au fond de la citerne, dont les têtes sont renversées...La légende dit que le visiteur peut désormais regarder droit dans les yeux de Médusa sans être transformé en pierre. Midi à la rencontre de Neslihan, la fille sauvée des eaux de la Maritsa à Edirne. Elle et un ami traducteur nous emmèneront à un restaurant qui offre une superbe terrasse donnant sur la Corne d'Or, la large crique du centre qui se jette dans le Bosphore. Neslihan est tout ce qu'il y a de plus heureuse, et désir absolument nous revoir. L'après-midi, Félix part visiter le Topkapi Palace tandis que Jérôme ira flâner dans le Musée d'archéologie d'Istanbul, deux grandes curiosités d'Istanbul. Le Topkapi Palace est l'ancienne résidence des sultans et le lieu de réunion pour l'Assemblée de l'Empire ottoman. La vie du palais et de la Turquie traditionnelle sont très bien représentées. Quant au musée d’Archéologie, les trésors allant des civilisations égyptienne, hittite, babylonienne,.. jusqu'aux plus contemporaines y sont merveilleusement exposés. Une partie sur les porcelaines d'Iznik et sur l'histoire de Byzance-Constantinople-Istanbul ravira également tous les férus d'histoire.


       Tapis de tulipes, des fleurs belles et bien originaires de Turquie

       Premières retrouvailles avec Neslihan à la Corne d'Or

26/04 - Beyoğlu - Fatih (Istanbul Europe) 🇹🇷 - Matinée passée dans l'hôtel Levantem que nous habitons depuis 3 jours à proximité de la Place Taksim. Les déjeuners Tahini-Pekmez-Ekmek (pour rappel : crème de sésame-mélasse de raisins-pain turc) sont toujours autant un régal. Nous irons faire ensuite un petit tour au Marché aux Épices, où, déçus, nous nous apercevrons qu'il n'a plus rien de traditionnel. Les étals sont toutes identiques, ne proposent rien d'original tout en étant hors de prix. Passons notre chemin. Après-midi réparation vélo et Skype en famille avant de quitter l'hôtel pour la maison de Neslihan dans le quartier de Bayrapasar, où nous sommes cordialement invités à passer la soirée/nuit. Accueil en grande pompe, la famille est dans tout ses états. Repas grandiose préparé par la maman et sa soeur : çorba, assiette de flageolets, assiette de poulet en sauce avec haricots mange-tout, sarmas (roulade de riz dans feuille de vigne)...on ne sait plus où donner de la tête et on nous ressert en continu. Toute la famille est présente pour rencontrer et remercier ce fameux "sauveur" : cousins, oncles, tantes, grands-parents, amis... On passera ensuite au salon pour le fameux dessert : chaussons aux pommes, baklavas et thé devant le match du Galatasaray. Les discussions vont bon train malgré la barrière de la langue. Que d'émotions ! Ce souper restera un grand moment du voyage. :)

27/04 - Istanbul - Gebze 🇹🇷 - Après un excellent "déjeuner-festin" chez Okan, le cousin de Neslihan, où nous avons passé la nuit, nous prendrons un peu de temps avant de quitter Istanbul. Il est temps d'envoyer un petit colis-cadeau vers la Belgique. Nous quittons Istanbul en début d'après-midi pour Gebze, suivant toujours la Marmara sous le soleil. Avenues de palmiers, parcs de tulipes et pique-nique en famille, prenant le thé sur la plage se succèdent, on se croirait en vacances. Arrivés à Gebze, Emre nous reçoit chez ses parents pour un nouveau souper traditionnel turc. La mère a cuisiné pour un régiment. Le vélo, c'est fou ce que ça creuse. Emre est fasciné par ce que nous entreprenons, et n'en revient pas de nous voir de visu après avoir vu nos têtes dans les journaux. On passera la soirée tranquillement à discuter des conquêtes turques, de nos philosophes, des grands orientalistes tels Evliya Çelebi..avant de remarquer qu'il est déjà 4h du mat' ! Les grands esprits se rencontrent...

       Déjeuner de fête chez les Altan-Kalkancı

28/04 - Gebze - Sapanca 🇹🇷 - Déjeuner copieux chez Emre, qui nous accompagnera jusqu'à la station de ferry d’Eskihilar pour nous dire au revoir. Le trafic sur la suite du chemin (D130, D100 puis E-80) nous rappelle quelque peu celui d’Istanbul, mais les beaux paysages de la Marmara puis du Sapanca Gölü (lac Sapanca) nous offrent un fameux coup de fouet. La petite pause d'après-midi sera agrémentée d’une invitation au thé par un garagiste. A notre grand étonnement, il s’agira cette fois d’un thé glacé goût pêche et non pas du traditionnel thé noir de la région de la Mer Noire. Chose comique, nous discuterons à travers l’application vocale google translate de son smartphone. Le soir, nous campons sur une plage le long du lac Sapanca pour terminer comme il se doit cette belle journée plein soleil.

       Traversé d'un bout de la Marmara pour rejoindre les rivages de Yalova

29/04 - Sapanca - Taşkesti 🇹🇷 - Réveil au chant des oiseaux sur les berges du lac Sapanca. Nous quittons la E-80 pour rejoindre la D140, une route secondaire qui nous mènera jusqu’Ankara. Cette route, dont le trafic est nettement moindre, rend le voyage très agréable, traversant villages et hameaux, monts et montagnes. En début d’après-midi, l’arrêt près d’une mosquée sera l’occasion de rencontrer l’imam du village. Il vient spontanément vers nous et nous propose le thé ainsi que des vivres : boîte de jus d’abricot et plein de petits biscuits pour la suite du chemin. Il nous invite ensuite dans sa mosquée pour une petite visite avant de nous faire rencontrer les vieux du village venus pour la prière suite à l’appel du muezzin. Les paysages suivant ce village sont de plus en plus vallonnés, on sent qu’on monte en altitude et les montagnes se couvrent d’une forêt dense et résineuse, un microclimat. Au soir, l’orage grondant, nous nous dépêcherons de monter la tente pour nous protéger de l’averse.

       Réveil sur les bords du lac Sapanca  

       L'hospitalité turque, c'est spontané

     

30/04 - Taşkesti - Beypazarı 🇹🇷 - Les tentes ont bien résisté à la pluie, mais l'humidité aura bien imprégné nos sacoches et vêtements. La suite de la route vers Ankara reste magnifique, avec des paysages bien différents des précédents : plus de mer mais des montagnes dégarnies de végétation qui nous offrent de véritables spectacles géologiques. Tout au long du trajet, les rochers s’irisent de couleurs allant du gris au rouge ferrallitique, puis au vert gris avant un sublime dégradé rouge-rose-blanc en arrivant sur la ville de Nallıhan. Durant cette journée, non seulement les paysages sont féeriques, mais également les gens qui, durant les pauses en journée, nous offrent de petits cadeaux : Pita, biscuits, et même des piments.

     
1/05 - Beypazarı - Ankara 🇹🇷 - Le matin nous partons du lieu de campement tôt et motivés pour atteindre Ankara (à 120 km). Malheureusement, malgré la motivation et avoir fait l’effort de traverser le dernier sommet pour atteindre la plaine d'Ankara, nos deux vélos sont à bout : rayon cassé pour Félix et noyau de la roue arrière complètement desserré pour Jérôme. A peine le temps de lever le pouce que nous sommes déjà pris en auto-stop. La sympathie des turcs n'est définitivement plus à prouver, ils ont la joie de vivre et ne demandent pas plus. Ils nous emmèneront 20 km plus loin directement devant un magasin de vélo. Les techniciens et le patron du magasin ont également la main sur le cœur. Accueil en rire, réparations en deux ou trois mouvements, avec durüm et rustines en cadeau. On ne sait plus où se mettre. Le soir, nous arrivons à la Middle East Technical University d’Ankara (ODTÜ), où notre hôte n’est malheureusement pas disponible ce soir. Heureusement, avec deux étudiantes nous trouvons une solution pour loger sur le campus : un petit endroit cosy dans une buanderie. Allez, on n'est plus à ça près !


2/05 - Ankara 🇹🇷 - A peine levés que nous voilà déjà invités au déjeuner par Kübra, qui nous a trouvé l'endroit pour passer la nuit. Cette étudiante sympa habite une sorte de kot comme chez nous, avec un communautaire pour une dizaine d'étudiantes, pas de mélange entre les sexes ici. Différence également au niveau du parcours scolaire où elle a suivi un bachelier d'ingénieur électronicien de 4 ans avant d'entamer son master exclusivement basé sur le mémoire. L'après-midi sera consacrée à la visite d'Ankara et du mausolée d'Atatürk à Anıtkabır, lieu de pèlerinage pour de nombreux Turcs. Petit coucou à la mosquée de Kocatepe, grand point de repère dans la ville et retour au campus ODTÜ pour la soirée.

       Relève de la garde à Anıtkabır, le mausolée d'Atatürk

       Mosquée de Kocatepe, dans le centre d'Ankara
3-4/05 - Ankara 🇹🇷 - Deux journées de repos/visite du campus ODTÜ/lessive/réparation vélo/paperasse visa. La soirée du lundi sera passée avec la famille Polat (Zeliha et Burcu, maman et grande-soeur de Ruhsar) autour d'un sympathique souper familial.

       Déjeuner avec Zeliha Polat

5/05 – Ankara - Kulu 🇹🇷 – Départ en fin de matinée de chez Zeliha Polat, après un bon petit déjeuner et avoir dégusté ses petits falafels maisons. Quitter Ankara n’aura pas été facile. La ville est dans une sorte de cuvette dont il faut pouvoir sortir. Trafic et longues pentes pour débuter la journée et rien de très intéressant pour la suite si ce n’est la rencontre de Mischa, un Suisse partant également vers la Cappadoce en vélo et dont l’itinéraire vers l’est (Iran, Turkménistan) est assez semblable. Nous le reverrons peut-être !

6/05 – Kulu - Altinkaya 🇹🇷 – La journée sera marquée par le changement de paysage et de culture. On a l’impression de traverser un tout autre pays. Les villages nous font penser aux petits villages des déserts d’orient : bergers et leur troupeau, maisons en terre-paille, végétation très sèche et pas d’irrigation. Les gens nous impressionnent néanmoins par leur niveau culturel et leur connaissance des langues. Nous sommes invités par un berger qui parle assez bien français et dont la fille de 12 ans se débrouille déjà en anglais. Il nous fera déguster son fromage avant de nous indiquer le petit chemin qui traverse le Tuz Gölu, clou du spectacle pour la journée. Ce lac salé immense sera l’occasion de quelques belles photos dignes du Salar d’Uyuni. Récolte de sel et bain de pied seront également au programme avant de se remettre en route sur la E-90 et trouver un petit coin camping à l’abri.




7/05 - Altinkaya - Acigöl 🇹🇷 – Suite de la route vers la Cappadoce, la route reste fort utilisée par les camions qui n’hésitent pas à nous encourager de leurs coups de klaxon. Tour par Aksaray et son marché (petites courgettes, petites bananes, et pommes semblent être les quelques particularités de la région) avant de reprendre la route vers Nevsehir et Göreme. La route sera vallonée jusque notre point final de la journée près d’Acigöl. Camping dans un champ de blé.


8/05 - Acigöl - Göreme 🇹🇷 – La motivation est au rendez-vous au matin, nous sommes en Cappadoce et les spectacles géologiques qui nous attendent nous poussent vers l’avant. Passage par Nevsehir avant d’arriver quelques kilomètres plus loin à Uçhisar. Visite de ses maisons troglodytiques agrémentée d’une invitation au thé, pomme cette fois-ci, caractéristique de la région. Première rencontre avec un dromadaire sur la route de Göreme suivie d’une tempête de sable. Peu importe, nous continuons à avancer vers ce cirque géologique tant vanté. Et le spectacle répondra présent, une vallée immense, remplie de drôles de tours trouées en forme de cône, où encore quelques derniers locaux habitent. Le fond de la vallée reste (heureusement) peu fréquenté malgré le nombre de touristes venant profiter de la vue. L’accès n’y est pas toujours aisé, un peu d’escalade est parfois nécessaire, mais le coup d’œil en valait la peine. Dodo en soirée dans une caverne.




9/05 – Göreme - Kayseri 🇹🇷 – Réveil extraordinaire mais humide dans ce paysage féérique de Cappadoce. Petit tour à vélo pour Jérôme dans la Red Valley. Rencontre d’un couple de botanistes hollandais effarés par le changement de végétation visible depuis la veille, tout cela dû à la pluie (région à la flore très intéressante) avant visite de l’église Tokalı avec Felix. Fresques témoignant de l’art byzantin au rendez-vous, héritage d'une intense activité monastique chrétienne entre les 5e et 12e siècles (vie du Christ sur fond de lapis-lazuli). Reprise du vélo pour un spectacle de champignons géologiques avant de définitivement partir pour Kayseri. Rencontre d’Amine, notre hôte algérien, en soirée dans le centre-ville fortifié.


                         Champignons de Göreme                                                                  Porte du complexe Seldjouk d'Hunat Hatun, Kayseri

10/05 – Kayseri 🇹🇷 – Nous décidons de nous reposer à Kayseri, quitte à perdre un jour sur notre programme. L’occasion de se refaire un peu la santé après cette traversée vallonnée de la Cappadoce. L’accueil de notre ami algérien et son colocataire n’y sera pas pour rien, bonne discussion avec eux en soirée sur les philosophies, les religions et le coran.


         Rencontres à Hunat Hatun, Kayseri

11/05 – Kayseri - Gemerek 🇹🇷 – Pour récupérer le retard accumulé en Cappadoce et à Kayseri, nous tenterons sans réel succès l’auto-stop pour rejoindre Sivas. De toute façon, notre procédure pour obtenir nos visas iraniens à Trabzon a pris du retard (longue histoire…), autant continuer la route sans se presser. Le paysage reste assez vallonné jusque Gemerek où nous serons à nouveau invités à prendre le thé à la boulangerie. Qu’on se le dise, impossible avec nos allures de passer inaperçu dans les petits villages en Turquie, les gens nous adorent même si la communication n’est pas toujours facile en « Turglish » ;)

12/05 – Gemerek - Sivas 🇹🇷 – Journée à traverser des déserts, peu de villages et quasi aucun magasin. On se satisfera de biscuits pour le dîner. Vie à la débrouille pour les habitants de la région : maisons construites de brocs et petits troupeaux de vaches, moutons et potager pour chaque famille. Heureusement, les fontaines ne manquent pas. Arrivé à Sivas en soirée. Nous planterons les tentes au campus qui est de nouveau surveillé militairement. Nous réussirons néanmoins à éviter la vigilance des gardes. Ah, nous venons de dépasser les 5000km au fait ! ;)


13/05 – Sivas - Kumoğlu 🇹🇷 – Nous serons néanmoins réveillés par le garde en matinée (7h) qui a repéré les tentes. Contrôle des papiers dans la bonne humeur, les flics turcs sont quand même bien sympas. Pause à Hafik pour dîner, où çorba aux boulettes et brocoli sauce yaourt nous seront offerts par un passant du quartier ! L’après-midi sera physiquement difficile pour les jambes, ascensions interminables et descentes trop brèves. Mais une nouvelle fois, la chance nous sourira. Au milieu de nulle part à 2000m d’altitude, nous tombons sur un camp de travailleurs-extracteurs de minerais. Ils nous inviteront à leur cantine de fortune et repas de roi pour nous, on ne sait que dire..Merci les gars !


14/05 – Kumoğlu - Gölova 🇹🇷 – Réveil très frais près du camp de travailleurs. Il sera agrémenté des aboiements insistants de 2 chiens agressifs qui s’en prendront sans vergogne à notre maigre pitance restante. Les chiens sauvages d’Anatolie ne sont décidément pas nos amis…On s’enfuira comme on pourra vers le magnifique lac du barrage de Kiliçkaya. Après-midi photos-nature. Ce lac a vraiment quelque chose d’attractif, non seulement pour ses insectes et sa flore exceptionnelle, mais également pour son avifaune. Jérôme ne résistera pas à y faire un petit plongeon, premier de la saison pour les lacs, et Felix quelques photos en macro ;). La suite de la route nous laisse rêveurs, tout est tellement paisible dans ces paysages encore bien préservés de l’empreinte de l’homme…Dodo en soirée le long d’une rivière, environ 10km au-dessus de Gölova.



15/05 – Gölova - Route de Gümüshane 🇹🇷 - En route vers Çamoluk puis Siran. Les paysages sont magnifiques, et rencontre d’une vipère qui, apeurée par nos bicycles, ira bien vite se cacher dans les fourrés du bord de route. Second arrêt un peu plus loin : une armada de militaires dans un camion mitrailleur accompagné d'un combi de gendarmes barrent le chemin. Ils n'hésitent pas à mettre les moyens pour contrôler les papiers ici…Cols et ascensions à nouveau pour la suite. Nous atteindrons 2020m aujourd'hui, un nouveau record d’altitude après une courte pause thé dans une tente de fortune. Descente en roue libre vers la ville de Gümüshane pour la fin de journée.

       Comme un air de Suisse

       Pause thé pour réchauffer nos ascensions dans les cols de la Chaîne pontique
 
16/05 - Route de Gümüshane - Maçka 🇹🇷 – En route vers Gümüshane, première grande ville depuis Kayseri. Nous tentons d'avoir des nouvelles de notre procédure pour obtenir le visa iranien, mais les connexions WiFi libres semblent inexistantes dans la ville. Nous aurions néanmoins la chance de prendre le thé sur la place communale avec le patron d'une entreprise de "Turkish delight". Celui-ci maîtrise excellemment l'anglais dans cette ville, où seuls quelques mots en allemand avaient pu nous être baragouinés auparavant. Petit paquet-cadeau en nous quittant, cette rencontre fera notre journée. Nous essaierons de nous approcher de Suméla en soirée. La beauté de son monastère nous a été tant vanté, mais nous préférons nous garder la surprise pour le lendemain. Camping dans un verger de noyers.

       Avec le facétieux boulanger de Gümüshane

       Rues de Gümüshane en période d'élection

17/05 – Maçka - Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 - Les 15 km qui nous restent pour rejoindre le monastère de Suméla ne seront pas une sinécure. En effet, le monastère est situé à près de 1200m d'altitude alors que nous étions quasi au niveau de la mer. Le pèlerinage vers ces hauteurs en vaudra néanmoins l'effort. Le nombre de voitures et d'autobus bondés de touristes sur cette petite route escarpée peut en témoigner. Arrivés au sommet, il ne nous reste plus qu'un étroit escalier à grimper avant d'entrer dans ce magnifique nid de pierres, à moitié suspendu dans le vide et creusé par des moines byzantins au 4e siècle. On s'imagine très bien leur vie de reclus dans cette petite cour intérieure entourée des différentes pièces de vie : salle à manger, classe pour les novices, salle de prière, et la chapelle. Petits points négatifs : l'état des fresques y est relativement dégradé, et le manque d'explications sur place nous laissera quelque peu sur notre faim. Retour à nos vélos pour nous rapprocher de Trébizonde. Un petit chemin à droite le long de la D885 vers le petit hameau de Yeşilbük fera l'affaire de notre journée. Nous rencontrons Gurkan et Furkan, deux jumeaux étudiants, travaillant au milieu de noisetiers en cette fin de weekend. Ils nous proposeront une petite cabane faite de leurs mains avec superbe vue sur la vallée. Nous prenons !


           Monastère de Suméla accroché tel un nid d'aigle dans la paroi rocheuse

18/05 - Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 – Départ en matinée vers le centre-ville de Trébizonde. Nous y rencontrons un drôle d’oiseau : Jan ou Yan pour les non-néérlandophones. Un cyclotouriste néo-zélandais d’une soixantaine d’années et au style bien trempé. Il a démarré son périple des Pays-Bas (son pays d’origine) et compte le poursuivre aussi loin qu’il le peut vers l’est, probablement vers la Chine. Très belle rencontre et échange des coordonnées. Nous espérons le retrouver à Tbilissi en Géorgie ! Sinon, concernant le visa, nous aurons beau espérer le fameux sésame (code d’autorisation), rien n’y fera. En effet, avant de pouvoir entamer les procédures d'obtention du visa au Consulat iranien de Trébizonde, nous avons d'abord besoin du feu vert du Ministère des Affaires étrangères d’Iran (de Téhéran). Soit un code qui doit nous être envoyé par mail. Demande faite depuis le 5 mai, la réponse ne devrait donc pas tarder puisque nous sommes sensés attendre au maximum 10 jours ouvrables. Pas de nouvelles avancées possibles donc pour ce lundi. Zut, il faudra attendre au moins deux jours de plus (jour de fête demain!). Nous nous décidons d’aller visiter Aya Sofia, une église byzantine relevée par de nombreux pèlerins sur la Route de la Soie. Les fresques sont nettement mieux conservées qu’à Suméla et la vue sur la Mer Noire est exceptionnelle. Franchement, même si la ville n'est pas très belle en elle-même, ce petit chef-d'oeuvre byzantin en vaut le détour. Retour au village ensuite, où Gurkan nous propose une soirée en ville chez les amis de son jumeau Furkan. Chouette soirée au cœur de la vie des étudiants de Trabzon. Promenade dans le campus et invitation à déguster le çîg köfte. Une soi-disant viande hachée (köfte) froide (çîg) qui est en réalité une pâte de blé, de tomates, de poivrons et de quelques épices, le tout bien haché.        

       Rencontre de Yan Stam, un chic vélo-touriste kiwi sur la Route de la Soie

       Ayasofia, visitée il y a plus de 750 ans par Marco Polo durant son voyage retour

       Soirée avec la bande à Furkan et Gurkan, Trébizonde

19/05 - Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 – Journée de la Jeunesse et du sport en Turquie. Journée perdue donc puisque férié, aucun bureau ne sera ouvert. Jérôme part en ville mettre à jour le blog et les photos, tandis que Felix reste à la maison donner un petit coup de main dans le jardin.


20/05 - Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 – Départ au matin pour quelque 10km vers Trébizonde. Nous rejoignons à nouveau la place Meydani pour la connexion internet et voir qu’à nouveau rien n’a avancé. Aucune nouvelle du Ministère des Affaires étrangères. Nous passerons donc la journée à flâner en ville, puis à déguster des kurabye (biscuits locaux jaunes) en buvant du thé en terrasse. Sur le chemin du retour, nous retombons par hasard sur Durkan (ami de Yurkan), qui nous fera visiter son appartement avec vue sur la Mer Noire. Même si l’état des appartements ici n’est pas grandiose, ils ont souvent la chance d’avoir une vue imprenable sur la mer ou sur le centre-ville en contrebas.


21/05 – Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 – Trajet jusque Trébizonde pour le visa, faux espoirs d’avancement à nouveau pour le visa. Le Consulat est catégorique, sans le code, il ne « peut » rien faire. Ce sera donc pour lundi prochain, puisque le vendredi est férié en Iran (weekend de 3 jours !). Journée passée aux abords de la Mer Noire à discuter de tout et de rien, puis dans un café pour répondre aux vœux et sympathiques messages d’anniversaire de Jérôme. Retour au village en soirée, bredouille donc. Mais surprise à 22h, la bande de potes de Furkan emmenée par Can et Safa arrive à l’improviste. Non.. Gâteau choco-banane et chant d’anniversaire.. Waouw !! Quelle surprise, ici perdu dans la campagne, au milieu des noisetiers :D Toute bonne soirée !

       Anniversaire-surprise pour Jérôme

       Notre squat chez les Çakıroğlu, pour une bonne dizaine de jours
22/05 – Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 – Matinée rangement et nettoyage de notre cabane de fortune dans le petit village de Yeşilbük et fauche (à la faux, oui oui) des mauvaises herbes l'après-midi. Il faut bien trouver de quoi nous occuper en attendant ;)

23-24/05 - Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 - Journée "squat" dans les environs pour ne pas changer. Une petite balade d’après-midi nous mènera dans les montagnes couvertes de noisetiers qui entourent le village. Nous serons invités à maintes reprises par les autochtones. Grands sourires, pause thé, biscuits et bonne ambiance au menu. Même s’ils n’ont pas le sou, ces gens savent comment entretenir leur bonheur : famille, grands jardins avec potager et vue magnifique sur la vallée en contrebas.



  Sur les hauteurs de Yeşilbük
25-26/05 - Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 – Encore deux jours d’attente, et pas de nouvelles de l’Iran…

27/05 - Yeşilbük (Trébizonde) 🇹🇷 - Batumi 🇬🇪 – Toujours rien…C’est bon, on va arrêter d’attendre, nous décidons de poursuivre notre chemin vers la Géorgie. On reviendra à Trabzon quand on pourra poursuivre la procédure du visa. Vers 18h, direction gare des bus pour charger les vélos et c’est parti ! Il ne faudra que 3h pour rejoindre la frontière géorgienne. Le soir, nous camperons sur une plage de galets un peu avant Batumi. Le cadre est magique, le climat doux, le ciel étoilé ; l’occasion pour Jérôme de dormir à la belle étoile. Notre première impression sur la Géorgie : excellente.

       Mer Noire de notre lit au réveil

28/05 – Batumi – Ozurgeti 🇬🇪 – Visite de Batumi, une atmosphère fort différente de celle de la Turquie. La ville est plutôt propre et posée, mélangeant des bâtiments d’architecture et d’époque à la fois très anciennes et très modernes, mais dans un style beaucoup plus européen. Sur le chemin vers Kobuleti, nous retrouvons par surprise notre hôte serbe « Zoran », en train de réaliser son nouveau projet vélo : Novi-Sad (Serbie) - Bakou (Azerbaïdjan). A notre tour de lui offrir une petite bière…Ah quel plaisir après près d’un mois de jeûne en Turquie. On l’aura attendue ! Nous quittons Kobuleti dans l’après-midi sous un temps pluvieux et pour des chemins de montagne. Jérôme dérapera en descente dans un tournant en épingle, surpris par une voiture venant de front. Sa roue arrière passera sous la voiture. Heureusement, mis à part la roue voilée, quelques brulures au niveau du coude et une entorse au pied, rien n’empêchera véritablement de poursuivre le voyage. Chance dans la malchance.

         Centre de Batumi, un petit air de Méditerranée
   
      Retrouvailles de Zoran presque deux mois après notre visite de Novi Sad                           Roue voilée et selle croquée, triste fin de journée

29/05 – Ozurgeti – Koutaisi 🇬🇪 – Petit café offert au matin par un Géorgien habitant près de notre lieu de campement. Après avoir traversé quelques beaux paysages, nous arrivons à Koutaisi, ville superbe et de culture : beaux parcs, place de théâtre et grands marchés. Le soir, nous partons visiter la cathédrale de Bagrati, classée à l’UNESCO.

       Panorama sur la plaine de la Rioni, fleuve venant du Caucase

       Marché couvert de Kutaisi

       Cathédrale de Bagrati, construite il y a quelque 1000 ans

30/05 – Koutaisi – Zestafoni 🇬🇪 – Après une nuit passée à subir les nuisances d’aboiements canins, nous partons visiter le Jardin botanique de Kutaisi. Nous retrouvons quelques beaux spécimens de ligneux : un chêne (Quercus hartwisianna) creusé d’une chapelle, un séquoia de plus de 3m de circonférence et d’autres espèces caucasiennes. En reprenant nos vélos, un khachapuri (pain plat au fromage couvert d’une omelette, spécialité géorgienne) et du vin maison nous seront offerts par une dame devant chez elle. L’après-midi, nous partons vers les collines des environs visiter les monastères de Gelati et Motsameta.
        Monastère de Motsameta perché sur ses hauteurs encerclées par la rivière Tskhaltsitela


       En compagnie d'un moine géorgien de Motsameta

 31/05 – Zestafoni – Gori 🇬🇪 – Cueillette de mures à soie (c’est bon, on est bien sur la Route ^^) pour accompagner le déjeuner. Passage à l’église d’Ubisa ensuite pour sa messe dominicale. Nous partons ensuite vers Surami, une ville fortifiée aux nombreuses églises et située de l’autre côté de la montagne. Heureusement, avant de nous engager dans le col, nous avons droit à un ravitaillement local. Quelques jeunes gens dans un bar le long de la route nous arrêtent. Nous sommes automatiquement invités à boire un verre avec eux… Et les verres s’enchaînent alors qu’on est encore qu’au matin. Bières, puis la fameuse chacha, cet alcool local que les Géorgiens n’hésitent pas à consommer toute la journée. Du baume au cœur pour entamer l’ascension ;). Arrivé à Gori en soirée, centre militaire de Géorgie et ville de naissance de Staline. L’Ossétie du Sud actuellement occupée par les Russes n’est qu’à quelques kilomètres. Nous trouverons néanmoins un cadre calme dans une étable pour monter la tente.

1/06 – Gori – Tbilissi 🇬🇪 – Jérôme est malade pour la journée (mal au ventre, à la tête et faiblesse musculaire) certainement dû à l’ingestion d’une sauce périmée. Nous parviendrons cependant à rouler les 70Km qui restent vers la capitale. Visite de la ville de Mtskheta entretemps, laquelle possède de belles églises haut perchées sur les collines et un site archéologique impressionnant. Fin d’après-midi, nous arrivons à « Romantik hotel », où nous retrouvons Yan, le cycliste néo-zélandais rencontré à Trabzon qui nous a tuyauté ce super bon plan : 4€/nuit avec souper compris !

       Le Romantik Hostel avec Yan Stam tout juste retrouvé

2/06 – Tbilissi 🇬🇪 – Au tour de Felix d’être malade, et les symptômes sont exactement les mêmes. Il restera cloué au lit pour la journée. Jérôme en profitera pour le laisser se reposer et aller faire un petit photoreportage en ville. Quartiers d’artistes, d’affaires, résidentiel, Tbilissi est pleine de vie, et son centre marqué d’un passé riche en influence française et occidentale : avenue Rustaveli et son style haussmannien, nombreux musées culturels, théâtres, etc. Et sa citadelle lui donne encore une dimension supplémentaire. Rencontre également du président d’Estonie, en visite officielle dans le pays. Sortie en soirée pour Jérôme en compagnie de Yan et Igor rencontrés au Romantik Hostel. La vie nocturne géorgienne est vachement sympa. Un conseil : les bars Place de la Révolution des Roses.
         Peintre du parc Dedaena,  rendez-vous des artistes

            Faubourg de Tbilissi                                                                             Quartier de Metekhi sur la Mtkvari
        Citadelle de Tbilissi la nuit

3/06 – Tbilissi 🇬🇪 – Décidément, nos estomacs nous jouent des tours ces temps-ci. Après une soirée jusque 4h du mat’, Jérôme est de nouveau cloué au lit pour la journée. Il ira néanmoins visiter la Sameba (cathédrale dominant la ville) et ira faire un tour à la Galerie Nationale exposant les principaux peintres géorgiens. Felix en profitera pour faire un tour de son côté dans le coin du marché aux puces et ira faire réparer son appareil photo (problème de contact avec le bouton déclencheur). Repos à l’auberge en soirée.
        Opéra-théâtre National géorgien, Tbilissi

4/06 – Tbilissi - Sadakhlo 🇬🇪 – Matinée rangement à l'hostel et dégustation de khinkhali à midi (gros ravioli au hachis et au fromage) avant de reprendre le vélo vers 15h pour quitter notre désormais cher "Romantik Hostel". Récupération de notre appareil photo réparé à la Place de la Liberté et en route vers la frontière arménienne. Rencontre d'Azéris près de Sadakhlo pour un thé chauffé sur bois. Ce ne sera pas la cha-cha cette fois, ils sont musulmans. Sinon la Géorgie nous aura laissé une très bonne impression : paysages magnifiques le long de la mer comme en montagne, chaleur des Géorgiens (souvent chauffés à la cha-cha) et leur ouverture d'esprit, son excellent moloko sucré et ses spécialités culinaires maison.

        Dégustation des khinkhali comme brunch


      


05/06 - Sadakhlo 🇬🇪 - Vahagni 🇦🇲 - Passage en Arménie dès le matin. Le paysage change vite et devient plus sauvage et montagneux. La journée sera physiquement difficile, mais cela n’empêchera pas Jérôme de faire un détour jusqu'au monastère d'Haghpat dans l'après-midi. Monastère sublime et mystique soit dit en passant. Felix en profitera pour faire quelques emplettes à Alaverdi après être passé à la banque échanger nos laris contre des drams. L'objectif du reste de la journée sera de hisser nos vélos le plus près possible de Vanadzor. Nous devrons renoncer à y arriver et camper une vingtaine de kilomètres avant, le long d'une rivière. Rien ne pourra perturber notre sommeil ce soir, Morphée viendra nous cueillir à bras ouvert.

               Passage de la frontière vers l'Arménie

        Le mystérieux monastère d'Haghpat

06/06 - Vahagni - Dilijan 🇦🇲 - Nous croyons en avoir fini avec l'ascension, mais la route ne finit pas de monter jusque Vanadzor que nous finirons par atteindre vers midi. Après un petit repas à base de crêpes salées, nous reprenons la route. Après une bonne heure de pédalage et déjà quelques belles côtes dans les jambes, nous remarquons que notre direction plein ouest ne nous mènera jamais au lac Sevan. En effet, notre fatigue a eu raison de notre lucidité, un panneau mal interprété nous a dirigés dans une direction complètement opposée. Retour vers Vanadzor pour retrouver la vallée de l'Est qui doit nous mener à Dilijan ce soir. La route est à nouveau très escarpée. Par chance, une camionnette conduite par un vieux Russe bien barbu prendra pitié de nous et nous embarquera pour quelques kilomètres. Il nous gratifiera même d'une visite de son village, Fioletovo, à l'heure de la traite des vaches. Un village qui, par ailleurs, compte une population essentiellement russe comme bien d'autres dans la région. Descente vers la ville très touristique de Dilijan et accueil en début de soirée chez Navro et Karine à la sortie de la ville.

       Reliques de l'époque soviétique


07/06 - Dilijan - Erevan 🇦🇲 - Matinée "ascension" à nouveau et passage de col à plus de 2000m. Le lac Sevan vers lequel nous nous dirigeons est non seulement immense (superficie supérieure à celle de notre Brabant Wallon) mais également perché à près de 1900m. C'est un des plus vastes lac d'altitude au monde. "Siesta et playa" sur ses berges en après-midi avant de redescendre à tombeaux ouverts vers Erevan. Visite de la belle capitale au bord du soir. Une ville à l'européenne, vivante et piétonne en son coeur ainsi que bien aérée par sa flopée de parcs. Dodo sur la Place de la République à la belle étoile, un mode de nuitée qui commence à vachement nous plaire.

       Berges du lac Sevan

08/06 - Erevan 🇦🇲 - Jour 100 et 6500 km au compteur !! Matinée dans les "Champs Elysées" d'Erevan, l'Avenue du Nord près de l'opéra, où l'on attendra vainement notre code pour l'Iran. Dépités, nous allons retrouver la famille de Hovhannes (voir Passau, 16/03), les Barseghyan, et y déposer nos affaires. Retour au centre-ville en après-midi pour flâner et tomber finalement sur un cycliste chinois, Cheng Wei, parcourant le monde à vélo. Petit verre en terrasse avec ce pionnier du vélo grand-tourisme en Chine. Énorme surprise dans nos mails en revenant chez les Barseghyan au soir, on a le code !!
Pour ceux qui auraient une folle envie d'aller en Iran, évitez donc l'agence www.iranianvisa.com mais préférez http://en.key2persia.com beaucoup plus sérieuse.. ;)


09/06 - Erevan 🇦🇲 - Trébizonde 🇹🇷 - Nous décidons de retourner vers Trébizonde dès le matin. Un minibus nous attrape à la gare Centrale à 9h et peut nous amener jusque Batumi pour 12000 drams (+-22€). Bon marché pour un trajet qui compte près de 15h de route en passant par Tbilissi. Rencontre d'Andrey et sa copine, un couple de Polonais en retour de voyage, avec qui nous admirons les paysages désertiques nord-arméniens des environs de Sirtak. Arrivés à Batumi, nous serons repris vers l'autogare de Trébizonde à 2h du mat'.

10-11-12/06 - Trébizonde 🇹🇷 - Nuit très courte sur les bancs de l'autogare et dépôt de nos passeports au consulat iranien en matinée. Rencontre de Lucas et Julien dans la salle d'attente avec qui l'on complète tous les documents à remettre pour l'après-midi : photocopies du passeport et des tampons d'entrée en Turquie, 2 photos d'identité, paiement du consulat et sa preuve (50€) et document de "motivation" dûment complétée. Une fois tous ces documents rassemblés et remis, nous pourrons récupérer nos visas dans les 3 jours, soit vendredi 12 ! Ça y est, on croirait voir le bout du tunnel :) Retour au village de Furkan pour récupérer quelques affaires, adieu et remerciement à sa famille.

Jeudi et vendredi passés à flâner dans le bazar de Trébizonde avec Julien, un sympathique petit suisse également en année sabbatique et qui aime grimper les sommets. Comme nous, il partira vers le Turkménistan après avoir visité le nord de l'Iran. Nos visas arrivés, nous reprenons le bus vers 21h du vendredi pour à nouveau traverser en totalité la Géorgie et une bonne partie de l'Arménie.

       Visa obtenu finalement au consulat iranien de Trébizonde

       A l'autogare avec Julien Vogler, prêts pour nos expéditions en Iran

13/06 - trébizonde 🇹🇷 - Erevan 🇦🇲 - Rien de très palpitant lors du trajet Trébizonde-Erevan. On commence à connaitre la route. Arrivée aux alentours de 15h30 dans la capitale arménienne après un peu plus de 18h de trajet donc. Nous sommes fatigués, mais passerons cependant la fin d'après-midi à visiter le Musée National d'histoire de l'Arménie. On retiendra les tablettes aux écritures cunéiformes de la civilisation urartéenne et la partie très prenante sur le génocide de 1915. Retour à Erebouni en soirée chez les Barseghyan.


14/06 – Erevan - Khor Virap 🇦🇲 – Felix a perdu son chapeau depuis Trabzon, il part en quête d’un nouveau dans la matinée. Jérôme, après avoir été se coucher à pas d’heure, en profitera pour jouir d’une bonne grasse matinée jusque midi, heure à laquelle nous serons invités à « bruncher » avec la famille : poisson frais, poisson fumé, fromage frais, concombres, tomates et frites…un régal étonnant pour ce pays de montagne. Départ de la demeure Barseghyan à 15h pour se diriger vers Etchmiadzine et son église classée à l’UNESCO tout comme le site historique de Zvarnots juste après, où le corps de Grégoire l’Illuminateur (Convertisseur) repose. Nous roulerons jusqu’au soir pour nous retrouver au monastère de Khor Virap, avec une vue exceptionnelle sur le Mont Ararat, le symbole de la nation arménienne, même s’il se trouve en Turquie désormais.

   Monastère de Khor Virap, et le mont Ararat culminant à 5150m en toile de fond

15/06 – Khor Virap - Vayk 🇦🇲 – Après s’être battu avec les moustiques très présents dans la plaine où nous avons campé, nous poursuivons notre route vers le sud et la ville d’Armash qui, grâce à ses nombreux étangs, produit l’essentiel du poisson mangé à Erevan. Cette ville fait également frontière avec la région disputée du Naxçivan, un îlot appartenant actuellement à l’Azerbaïdjan coincé entre l’Arménie, la Turquie et l’Iran. La suite de la journée sera ponctuée de nombreux changements au niveau de l’environnement : désert rocailleux type Arizona, gorges verdoyantes, vignobles puis montagne herbeuse digne de la Suisse. Nous profiterons d’ailleurs des vignobles d’Areni pour faire un petit stop, visiter une fabrique de vin et déguster son vin blanc et son vin rouge tant réputé. Après avoir traversé Yeghegnadzor et ses environs sauvages, nous nous arrêterons à l’église de Vayk. Le concierge nous proposera l’hospitalité et même quelques coups de son whisky maison.


16/06 – Vayk - Halidzor 🇦🇲 – Nous sommes toujours dans les montagnes et le vent se fait agressif : fortes rafales venant du sud-est. Nous passerons ainsi la journée à non seulement lutter contre la montagne, mais également le vent. Les paysages sont magnifiques, un nouveau col à plus de 2000m sera franchi. Rencontres de plusieurs bergers puis de poseurs de pipeline à gaz qui nous feront gagner quelques passages difficiles à bord de leur fourgon. Nous arriverons en soirée dans une région très reculée, où l’âne et le cheval semblent être les principaux moyens de transport. Nous finirons la journée avec une très belle vue sur la vallée d’Halidzor non loin de Tatev.


17/06 – Halidzor - Kajaran 🇦🇲 – Après quelques kilomètres, nous rejoignons le point de départ du téléphérique de Tatev (Wings of Tatev) : la plus longue ligne de téléphérique au monde soi-disant avec un peu plus de 5km de câble. L’attraction est un peu tape-à-l’œil mais elle profite d’un site superbe à survoler et semble être chérie dans le cœur de tous les Arméniens. Visite du monastère de Tatev avant de prendre la scabreuse route de Kapan. Lancés sur une route à la fois sauvage (nombreuses attaques de taons, mouches suceuses et autres bestioles…) et chaotique (carrières, gros galets et autres nids-de-poule à n’en plus finir), nous mettrons près de 5h pour couvrir les 40 km qui nous séparaient de Kapan. Pas génial. Sauf les petits villages paumés que nous rencontrerons. Nous prolongerons en soirée jusque Kajaran.




18/06 – Kajaran 🇦🇲 - Siyah 🇮🇷 – Nous quittons Kajaran de bon matin, motivés par le peu de distance qui nous sépare encore de l’Iran. Malgré cela et la bonne qualité de route, le parcours nous demande pas mal de grimpettes. Nous voyant en difficulté, un certain Feliks nous embarquera dans sa camionette pour les derniers kilomètres jusque Meghri. Le paysage est montagneux et le dénivelé vraiment spectaculaire. On reprend donc les vélos de Meghri pour la ville frontière d’Agarak où nous remplirons nos poches de quelques millions de Ryals. Arrivé à la frontière, on échange nos shorts contre pantalons, quelle idée par cette chaleur, puis contrôle des sacoches à la sortie d’Arménie, mais également en entrant en Iran..Ça ne rigole plus ici ! Le passage frontière nous a bien pris une heure. On s’éloigne un peu pour pouvoir souper tranquillement, mais à peine installés, une voiture s’arrête et nous rappelle que le ramadan. Oui, on savait, 30 jours de jeûne pour les bons pratiquants commencé le 16 juin. On espérait ne pas être trop vus, apparemment c’est vraiment le pays du « vivons bien, vivons cachés… ». La suite de la route en soirée nous laissera bouche baie : longer la rivière séparant l’Iran à l’Arménie puis au Naxçivan vers Jolfa a tout du fantastique. Le soleil rasant sur les montagnes nous laissera rêveurs toute la soirée. Ah oui, encore une petite anecdote pour finir la journée…On est emmené au poste de police le plus proche pour avoir été surpris en train de prendre des photos de montagnes du Naxçivan de l’autre côté de la frontière…Ce que nous ignorons sur le moment. Obligé de supprimer 3 de nos plus beaux clichés. Heureusement, la police iranienne est sympa et ne nous a pas retenus plus longtemps.


19/06 – Siyah - Tabriz 🇮🇷 – Réveil dans un décor fantastique de montagnes partagées entre Iran et Naxçivan. Nous longerons la rivière séparant ces deux contrées pour encore quelques dizaines de kilomètres avant de bifurquer vers Hâdi Shahr situé à 30km. Une véritable traversée du désert nous attend. Le soleil est de plomb et n’épargne ni notre soif, ni notre épiderme. On se reposera un bon moment à l’ombre d’un murier à soie, telle une oasis dans cet environnement hostile. On privilégie l’auto-stop à nouveau pour rejoindre Hâdi Shahr. Surprise, c’est à nouveau la police qui nous tombera dessus et aura plaisir à nous emmener. Une fois arrivés, nous nous décidons de poursuivre de la même manière vers Tabriz afin de rattraper le temps perdu à Trabzon. La chance est de notre côté, à peine nous levons le pouce qu’une fourgonnette bleue Nissan nous prend pour Tabriz. C’est le pays des fourgonnettes comme on le remarquera plus tard, une aubaine pour des autostoppeurs à vélo. Une fois arrivés à Tabriz, nous serons encore généreusement aidés par les gens. « Welcome to Iran » ou « Welcome to Azerbaïdjan* » à tous les coins de rue. Apparemment, on ne passe pas inaperçu. Nous serons ainsi menés jusqu’au Mosafer Park, un terrain de camping gratuit en plein cœur de Tabriz, où même douches et coin cuisine sont offerts. Merci pour le tuyau Cheng Wei (notre ami chinois rencontré à Erevan).

*L’Azerbaïdjan est non seulement un pays (conquis par la Russie) mais également une région d’Iran à forte identité. Les gens y parlent turc, et sont Azéris avant d’être Iraniens. Et d’après notre expérience, ils ont un sens de l’hospitalité et une générosité encore jamais rencontré.



   Camping au Mosafer Park de Tabriz

20-21/06 – Tabriz 🇮🇷 – Notre journée précédente dans le désert aura eu raison de nous pour les deux jours qui suivront : mal de crâne et estomac barbouillé. Nous avons tous deux les symptômes d’une insolation. Samedi : Visite du Grand Bazar en matinée, un dédale de galeries faisant 17 km2 (considéré comme le plus grand bazar couvert au monde) avant de passer l’après-midi au Musée de l’Azerbaïdjan. Rencontre de Farzad en soirée, qui nous invite à passer la soirée au Elgoli Park. L’endroit où, en période ramadan, les jeunes Tabrizi se lâchent dès 21h après leur journée de jeûn. Retour vers 2h du mat’ chez Farzad, trop tard pour rentrer au Park. Dimanche : Déjeuner lavash (sorte de crêpe), fromage frai et concombres. Jérôme passera la journée au repos au Mosafer Park, l’estomac est décidé à rester malade. Felix en profitera pour acheter des sandales au Grand Bazar avec Farzad en bon négociateur. Restaurant « gastronomie locale » pour clôturer notre étape à Tabriz avec notre ami : Koufteh Tabrizi (boulettes de viande plutôt complexe à préparer) après une soupe au safran. Un régal !

 
  Dans les dédales du Grand Bazaar de Tabriz                                        Ce bon Farzad

       Le Koufteh tabrizi et sa sauce de berbéris (épine-vinette)

22/06 – Tabriz - Zanjan 🇮🇷 – Nous quittons Tabriz de bon matin, mais le malheur s’acharne sur le vélo de Jérôme qui avait déjà subi une crevaison en arrivant à Tabriz. Quelques coups de pédale et c’est une nouvelle crevaison de la roue avant. Retour en ville pour changer la chambre à air, mais également le pneu qui commençait à être usé. Une fois le vélo rétabli, nous repartons hors de la ville pour tenter de nous faire embarquer en voiture vers Zanjan. La chaleur est de nouveau suffocante en ce début d’après-midi et la route peu intéressante. Un premier lift de 30 km vers Bostan Abad nous coûtera près de 20€. Mais notre conducteur-arnaqueur ne sera pas le premier à vouloir profiter de nos lacunes en farsi (persan) pour nous faire payer le prix fort une fois arrivés. Dommage. Mais un gentil camionneur de Coca-Cola rattrapera notre journée. Bostan Abad – Zanjan en un coup, au frai et avec de quoi nous abreuver dans son camion super confortable. Merci Mehdi. Zanjan nous accueillera également à bras ouverts. Même si l’anglais n’est pas leur fort, les gens, curieux, s’attroupent peu à peu autour de nous et la communication va bon train. Akbar nous proposera de finir la soirée chez lui et de nous y restaurer. Dolmas et lavash pour souper !

        Discussion avec Akbar (au centre) et les badauds de Zanjan

23/06 – Zanjan - Sâ in Qal’eh 🇮🇷 – Déjeuner lavash avec miel et beurre chez Akbar. De quoi nous donner des forces pour attaquer le vent d’Est qui soufflera toute la journée. Visite du site historique de Soltanyeh et de sa magnifique mosquée. La petite ville a quelque chose de mystique avec ses femmes totalement voilées en noir et ses imams enturbannés glorifiant avec force Allah dans la rue. L’islam profond est bien ancré ici. Suite de parcours vers Sâ in Qal’eh en fin d’après-midi, où nous attiserons encore la curiosité des locaux. Petit restaurant afin de satisfaire notre appétit pour les spécialités du coin. Au menu : excellent riz au beurre agrémenté de brochettes bœuf et de poulet au safran. Nous serons invités pour la nuit chez le curieux Saïd. Après avoir vécu six ans au Japon pour affaires familiales, 12 ans au Canada, puis à nouveau six ans en Nouvelle-Zélande et s’être converti au christianisme, il est bel et bien de retour au pays comme chercheur d’or et d’uranium. Un Iranien qui fait des affaires comme peu le font depuis la chute du Shah en 1979 et la mise en place de l’état islamique.

         Mosquée de Soltanyeh et son sanctuaire, classé à l'UNESCO


24/06 - Sâ in Qal’eh - Téhéran 🇮🇷 – Au revoir à Saïd et sa petite bourgade. On roulera jusque Takestan, où la température deviendra à nouveau insupportable. Nous optons pour l’auto-stop jusque Téhéran. Premier stop pour Qasvin, ville historique 150km à l’ouest de Téhéran. Très belle, mais nous ne resterons qu’une petite heure sur place finalement, le temps de se dégourdir un peu les jambes. Nous repartons pour trouver un lift vers Téhéran. Il faudra un peu plus de temps, mais nous serons pris par deux drôles d’énergumènes. Pause toilette, puis petit tour terrasse à chichas…Bizarre, on ne demandait pas la visite. Par contre, une fois arrivés après quelques bonnes secousses (des fous du volant !), ce sera à leur tour de nous imposer leurs exigences : 100€ pour le « service »..Ben mince ! Nous ne sommes pas d’accord, surtout qu’ils n’avaient jamais annoncé quoi que ce soit comme prix. Ils pensent avoir la situation en main et nous bloquent physiquement. Rien n’y fera, Jérôme emmène les vélos de force et part faire appel à une tierce personne. Il tombe sur des gardiens de nuit, qui feront l’arbitrage, d’abord en notre défaveur (ne parlant pas farsi, c’est un peu compliqué) puis peu à peu comprenant la situation, ils finissent par prendre parti pour nous. Sauvés! Après une longue discussion, nos deux énergumènes abandonnent la partie pour 300000 rials. Pas facile la vie d’arnaqueurs avec nous ! Nous serons emmenés par ces gardiens, en mode « garde du corps », vers un centre d’exposition où l’accueil sera des plus chaleureux : expo « Tour d’horizon des richesses de l’Iran » et passage à la tente VIP. On ne pouvait pas tomber mieux. Nuit/Dodo à l’expo avec les gardes.

       En bonne compagnie avec les gardiens de nuit de Téhéran

25/06 – Téhéran (Sud) 🇮🇷 – Matinée badminton avec des Iraniens rencontrés la veille. Ils sont contents d’avoir des Occidentaux avec qui taper le volant. Expédition vers le centre de Téhéran ensuite. Photo à la place Azadi, puis direction Grand Bazar. La circulation est horrible. Des taxis déboulant de partout, klaxonnant pour tout et n’importe quoi. L’enfer de la mégapole…Nous arriverons en soirée à l’Hôtel Masshad rue Amir Kabir. Très bien pour les petits budgets (7€/nuit) et bien situé (Palais du Golestan, Grand Bazar et Mosquée Khomeini à 10 min à pied).

26/06 – Téhéran (Sud) 🇮🇷 – Réveil tranquille à l’hôtel où pas mal de Chinois se sont donné rendez-vous. Visite du Palais du Golestan en après-midi. Le palais, ses myriades de mosaïques dessinant des scènes mythologiques (lion à épée, guerriers et autres beautés de la nature), ses scintillantes salles à miroirs et ses objets d’ivoire et de perles nous ont véritablement transportés un bon siècle en arrière, à l’époque Kadjare (19e siècle) où les Shahs régnaient en maître absolu. Le tour au musée ethnographique sera également des plus intéressants.



27/06 – Téhéran (Sud) 🇮🇷 – Toujours impossible d’entreprendre quoi que ce soit au niveau administratif pour nos visas (le Turkménistan ouvre seulement du lendemain..dimanche). Visite du Musée National d’Iran avec nos amis chinois de l’hôtel Masshad. L’histoire de l’Iran n’est vraiment pas un fleuve tranquille. Nombreux objets, stèles venant de sites archéologiques des 4 coins de l’Iran (Persepolis, Kashan, Bishapur, Masshad…). Poursuite de la découverte de Téhéran vers le Shahr Park où une dizaine de volières exposent quelques oiseaux exotiques. L’endroit est parfait pour le pique-nique et le parc est très bien entretenu, ce qui est plutôt rare. Retour à l’hôtel après avoir vérifié tous les papiers nécessaires au visa. Demain, ce ne sera qu’une formalité. Discussion avec Zhao, notre ami chinois voyageur, sur notre suite du voyage. Felix s’est décidé à poursuivre vers le Kazakhstan puis la Chine après notre future arrivée à Bichkek. Jérôme, quant à lui, prendra l’avion vers l’Inde (New Delhi) avant de poursuivre vers le Népal, l’Asie du sud-est (Birmanie, Thaïlande, Cambodge et Laos) puis rejoindre Felix en Chine. Une chose est sûr, on n’est pas au bout de nos peines ;) !


       Visite du parc Shahr avec nos amis du Masshad Hostel

28/06 – Téhéran (Nord) 🇮🇷 – Direction ambassade du Turkménistan vers le nord et la Place Tajrish. Ce sera en effet une simple formalité. Tous nos papiers sont en ordre et il ne faudra attendre qu’une semaine pour avoir le petit papier dans notre passeport. Rencontre de quelques cyclotouristes sur la Route de la Soie, dont Pieter, le premier Belge dans le même « trip » que nous ! Sauf que ce petit gantois bien bouillant et d’à peine 23 ans a prévu non pas un, mais trois ans de voyage vélo, et compte visiter l’Afghanistan ! Il a le visa, mais la situation politique ne le laisse pas y entrer dans la période prévue. Une belle rencontre ! Retour au centre et nuit à la Khayyam House, notre nouveau squat en attendant nos visas. Repère de « couchsurfers » idéal pour voyageur en situation d’attente.


29/06 – Téhéran (Nord) 🇮🇷 – Balade au Grand bazar et ses 10km d’allées, d’étals à tapis, vêtements, épices, verreries et autres fournitures en tout genre. Visite de la Mosquée Khomeini et dégustation de pâtisseries tehrani (dont les noms nous resteront quelque peu confus). Retour à la maison Khayyam où le temps semble suspendu.


30/06 - Téhéran (Nord) 🇮🇷 – Rien d’exceptionnel pour cette journée, le temps semble suspendu dans notre squat de couchsurfers. Première tentative pour le visa indien en ce qui concerne Jérôme. Journée repos.

01/07 – Téhéran (Nord) 🇮🇷 - Jérôme part en matinée pour l'ambassade indienne de Téhéran. L’application est faite, mais la période d’attente pour l’obtention du visa est impossible à estimer (1 jour à 3 semaines). Du coup, on pourrait rester bloqué à Téhéran un petit temps. Nouvelle épreuve pour nous, sachant que notre visa turkmène devrait prendre cours du 14 au 18 juillet. La solution serait de pouvoir obtenir le visa à l’ambassade indienne de Bichkek avant de prendre l’avion pour l’Inde, mais entre ambassades, les relations sont quelque peu ambiguës. On attend de voir la suite… Felix, quant à lui, attendra d’arriver à Bichkek pour lancer la procédure de son visa kazakh. Départ vers le marché couvert de Tajrish pour Jérôme qui en profite pour faire un petit coucou à l’ambassade de Belgique. Très beau quartiers (Tajrish et Elahiyeh). Visite également de Niavaran, là où le shah Reza Pavlavi pouvait prendre du bon temps avec sa famille. Tous les objets de sa magnifique demeure sont restés intacts depuis le jour de son exil précipité. A voir.


02/07 - Téhéran (Nord) 🇮🇷 – Départs simultanés de nos amis germaniques Holger, Thomas et Nathalie. Le premier en vélo et les seconds en moto, vers Mashhad avant d’attaquer le Turkménistan. Rencontre d’une chouette famille d’Irakiens en soirée dans le squat de Khayyam. Des amis du proprio, Reza. Et rencontre de Reyhanne tard en soirée, une Iranienne maîtrisant à merveille la langue de Molière.

03/07 - Téhéran (Nord) 🇮🇷 – Toujours pas grand-chose à faire de nos journées. Pendant que Felix fait un peu de lecture, Jérôme part pour le musée Reza Abbasi, du nom du célèbre dessinateur/calligraphe perse. Le musée est très bien présenté, certainement un des musées historiques les plus intéressants du pays. Histoire du pays retracé à travers nombre objets d’une grande rareté, beauté et/ou ingéniosité pour l’époque. Fin de journée, une première pour nous : soirée habillée proposée par Reyhanne ! Une fête aux saveurs iraniennes : zitarre maniée par un professionnel pour le bonheur de nos oreilles, des plats (riz au safran, boulettes de riz/hachis/patates/légumes frits, desserts…) avant la session danse folklorique. Moment qui restera dans nos mémoires comme dans celles de nos hôtes.

       Scène de combat au Musée Reza Abbasi

       Joueur de zitarre en session acoustique

04/07 - Téhéran (Nord) 🇮🇷 - Dernier jour dans notre squat à lire quelques revues de voyages, à jouer au Backgammon avec un nouvel ami danois, à squatter en gros…

05/07 - Téhéran (Nord) – Âbali 🇮🇷 - C’est le grand jour, en route vers l’ambassade turkmène, où l’on devrait obtenir notre visa…Ah, ben non. Il n’est toujours pas prêt (1 semaine qu’ils disaient). Retour à la Khayyam House pour faire nos adieux à Pouria, dévoué totalement aux occupants du squat, et à Niels le skateur danois. Départ de Téhéran à 16h, heure à laquelle les températures commencent à légèrement descendre en Iran. Après une lutte de 2h avec le trafic de Téhéran, nous quittons enfin la ville et rejoignons la petite agglomération d’Âbali. Nous sommes invités à passer la nuit sur les tapis d’un restaurant en terrasse et le repas nous sera même offert par la mosquée du coin dès l’azan, moment qui marque la fin du jeûne pour tout musulman chaque jour de ramadan, généralement vers 20h30 lorsque le soleil est couché.

       Avec Pouria dans la Khayyam House, Téhéran

       Repas un soir de Ramadan, Âbali

06/07 – Âbali – Sorkh Rood 🇮🇷 – Démarrage en force avec près de 2h d’ascension pour passer le col qui mène vers le Mont Damavand (5610m). Nous ne resterons malheureusement qu’à son pied. La tentation pour l’escalade était grande, mais les deux journées nécessaires nous auraient fait défaut pour la suite. Si jamais on revient, on ne te loupera pas ! Longue descente vers Amol, un peu de vent de face venant de la Caspienne, mais rien n’entamera notre motivation d’atteindre ce lac à taille de mer pour la soirée. Nous arriverons ainsi à Sorkh Rood vers 19h, avec 130 km dans les jambes, et le plaisir de pouvoir les tremper dans ces eaux légèrement salées qui bordent une bonne partie du nord de l’Iran. De quoi clôturer en beauté cette journée marquée par un sublime dégradé de paysages désertiques, montagneux puis de rizières.

       Sommet du Damavand en vue, perché à 5610m

  
07/07 - Sorkh Rood - Kia Kola 🇮🇷 – Baignade dans la Mer Caspienne dès 6h pour Felix, 7h pour Jérôme. Première occasion pour utiliser le masque de plongée que Jérôme transporte depuis le début du voyage. Pas de chance, l’eau est plutôt grise, comme notre belle Mer du Nord ! Promenade plus ou moins le long de la côte. Malheureusement, le littoral est souvent privatisé et/ou peu accessible (pas de digue cyclable ou autre infrastructure). Traversée de Babolsahr, puis de Kia Kola où nous rencontrerons la famille Azizi (Nima et son père). Ils nous invitent à dîner chez eux dans un premier temps, ce que nous acceptons avec plaisir, car ils se sont « sécularisés » comme ils disent et ne suivent donc pas radicalement le ramadan. Nima et Sina (son frère) sous proposeront ensuite le tour du propriétaire et la visite de leurs différents vergers (kiwis, pastèques, oranges, cerises, pêches, pommes, fraises, raisins et même bergamote). On y passera l’après-midi, et même la soirée. Sympathique rencontre dans un village qui ne doit pas souvent voir de touristes. On y passera également la nuit après avoir joué de leur instrument typiquement iranien : le santûr !




08/07 – Kia Kola – Rostamkola 🇮🇷 – Déjeuner avec la famille Azizi avant de reprendre la route le long de la Mer Caspienne, avec toujours ce paysage de rizières. Peu de choses durant la journée, la route est plutôt monotone de Sari à Gorgan. Nous aurons néanmoins encore la chance de bénéficier de la générosité des Iraniens avec un souper offert le long de la route et de quelques autres victuailles à notre arrivée sur un parking de camionneurs à Rostamkola. Tout est à notre service : toilettes, douches, et même un centre « Croissant rouge », équivalent à notre Croix rouge, et qui aide tout voyageur de la route en n’importe quelles nécessités : eau fraîche, douche, lit et soins. Encore une fois, on est bien tombé, Jérôme a quelques soucis digestifs...


09/07 – Rostamkola – Daland 🇮🇷 – Départ à l’aube pour parcourir la Réserve de Biosphère de Miankaleh, une petite bande de mer intérieure reliée à la Mer Caspienne par un étroit chenal. Crevaison avant d’y arriver pour Felix. Notre pause forcée sera également l’occasion de nous faire contrôler par la fameuse « Police secrète » d’Iran. Des petits bonshommes en civil et voiture banalisée, qui n’ont qu’une petite carte pour t'affirmer qu’ils sont de la police. Intéressantes finalement cette nouvelle rencontre. Visite ensuite de la Réserve du Miankaleh, zone de marais où se retrouvent oiseaux marins et coureurs que nous devons encore identifier. Auto-stop ensuite jusque Gorgan, où nous visiterons un centres de production de glaces de la marque Mihan. Visite limitée au frigo en fait ;). Auto-stop à nouveau vers Ali Abad après quelques anicroches entre Felix et un policier pas très responsable. Soirée à la mosquée de Daland, où nous casserons le jeûne avec quelques familles et discuterons au parc avec des Ahmed, Mohammed et Mahmoud. Camping au parc.


  
10/07 – Daland – Golestan 🇮🇷 – Après un déjeuner plutôt européen (Cacao et biscuits) vers 7h, nous n’aurons le courage que de rouler jusque 10h. Après être passés Azad Shahr puis Nowdeh-ye-Kanduz, un paysage devenu sec et un soleil de plus en plus ardent, nous choisissons la seule solution : l’auto-stop. Nous serons pris jusque Til Abad, où on attendra le début de soirée pour parcourir une nouvelle réserve de biosphère : le Turan ! La balade est superbe. Nous quittons ainsi Til Abad et sa vallée de rizières pour une petite route zigzagante entre les montagnes sèches du Turan. Les paysages en cette fin de soirée seront d’une beauté immaculée jusqu’à notre arrivée dans la vallée du village de Golestan. Contents d’avoir fait ce dernier détour.


  
11/07 – Golestan – Mashhad 🇮🇷 – Descente retour fulgurante vers le village de Til Abad. Déjeuner au barrage police, où un bus pourra nous emmener jusque Sabzevar pour 500.000 rials (+-13€). En effet, il est temps pour nous d’accélérer notre approche de Mashhad depuis qu’on a décidé d’y récolter notre visa turkmène (valide du 14 au 18 juillet seulement). Un nouveau bus nous prendra de Sabzevar pour Mashhad. Les paysages sur la route sont assez monotones et notre état de santé assez moyen (toujours quelques problèmes digestifs) est bien content du choix de cette solution relax et express (8h pour 700 km). Arrivée à l’autogare de Mashhad vers 19h.


12/07 – Mashhad 🇮🇷 – La ville de Mashhad, deuxième en Iran par sa population et première pour son importance religieuse, est à notre grand étonnement bien organisée pour accueillir les touristes : internet en libre accès dans les lieux publics, un métro, des stations de vélos à louer, des centres d’information pour touristes. C’est bien la première fois qu’on ait tout cela rassemblé en une même ville ici en Iran. Mashhad est en fait l’équivalent de la Mecque pour les musulmans chiites. Près de 20 millions de fidèles s’y retrouvent chaque année en pèlerinage. Nous irons ainsi visiter la Mosquée sacrée d’Imam Reza accompagnés de notre guide particulier. Impossible de rentrer sans guide dans cet immense lieu sacré. L’ensemble de la mosquée comprend 11 cours intérieures, l’université Imam Reza, une bibliothèque des plus prestigieuses du monde chiite et de nombreux musées (Tapis, Astronomie et horlogerie, Anthropologie, …), ce qui en ferait la deuxième plus grande mosquée au monde.

  Sur le parvis de l'enceinte Imam Reza


13/07 - Mashhad 🇮🇷 - Mauvaise nouvelle en matinée, ce qu'on est venu chercher nous est refusé. Nous ne visiterons donc par le Turkménistan. Et apparemment, nous ne sommes pas les seuls cette année à ne pas obtenir le visa turkmène sans aucune raison. Heureusement, nous serons aidés par Vali, un Iranien à la soixantaine prêt à tout pour aider l'humanité. Il nous invite chez lui pour arranger la situation et nous découvrons qu'il héberge déjà cinq-six voyageurs en attente de leur visa turkmène justement. L'homme est bien rodé et nous avise tout de suite de réserver le prochain vol Téhéran-Tashkent pour pouvoir continuer notre périple. Rencontre d'un couple de Français de Lille, qui ont fait plus ou moins le même parcours que nous mais en auto-stop. Retour dodo à l’hôtel de l'autogare de Mashhad (3€/nuit).

14-15/07 - Mashhad - Téhéran 🇮🇷 - Retour à la Vali's house ("Top Choice" Lonely Planet soit dit en passant) qui nous invite à goûter son excellent Āsh pour dîner. Un plat traditionnel iranien ressemblant à une soupe épaisse faite de lentilles, pois chiches accompagné de pain sec. On serait bien restés, mais il faut déjà prendre le bus pour Téhéran.

16/07 - Téhéran 🇮🇷 - Tachkent 🇺🇿 - Après une nuit de route vers Téhéran, nous nous retrouvons à nouveau à la Khayyam house en attendant notre vol vers Tachkent. Au programme : cours de chinois et de russe avec le propriétaire, Reza, qui manie déjà bon nombre de langues. Visite de l'ambassade d'Inde pour Jérôme. Voyons si le "clearance number" du visa est arrivé! Malheureusement, ce sera à nouveau un échec. Jérôme n'aura donc pas son visa indien en quittant l'Iran. Le décollage de l'avion est prévu ce vendredi matin à 5h. Nous ferons nos adieux à la "maison" dès jeudi soir, pour nous diriger vers Merhabad Airport (Téhéran). Malheureusement, une fois arrivés sur place, nous nous rendons compte que ce n'est pas le bon aéroport. Celui pour les vols internationaux se situe à 60km au sud de Téhéran, l'Imam Khomeini Airport. Petit coup de stress, car le pays est quelque peu bloqué par l'Aïd, la fête de fin du ramadan qui se prépare dans tout le pays. Par chance, on a de l'avance et un taxi voudra bien nous emmener pour 20$. Il ne reste plus qu'à emballer nos vélos avant l'embarquement et nous voilà partis pour l’Ouzbékistan.
        Emballage de nos vélos à l'aéroport Khomeini de Téhéran

       Direction Tachkent, Ouzbékistan


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